si on re-imaginait l'histoire ?

Pour cette nouvelle année, si on re-imaginait l'histoire ? A vos plumes !

"1692 : des alpages de Vars surgit une armée qui fond sur Guillestre. Le duc de Savoie envahit le Dauphiné pour rejoindre les protestants des
Cévenn
es et occuper le sud de la France. C'était sans compter sur les espions de Louis XIV qui avaient depuis longtemps repéré les préparatifs de Savoie. L'armée de Catinat barre le chemin de Guillestre et tient les crêtes du château de Vars. Les Savoyards tombent dans le piège. La défaite des Savoyards est complète.

Catinat adresse les félicitationsdu roi Louis  XIV à ses troupes rassemblées sur le plateau de Guillestre. Les soldats jettent leurs chapeaux en l'air. Catinat caracole au bord de l'escarpement qui domine le Guil et la Durance. « Ce serait le meilleur endroit du monde pour y bâtir une forteresse  qui favoriserait nos entrées en pays ennemi et lui défendrait les siennes dans le nôtre », pense-t-il.
Mais à quoi bon ? Cette frontière est maintenant sûre.

Le roc retrouve le silence et ses vents tournoyants. Que faire d'un plateau aride, sans eau, ou le rocher affleure ?
Après la guerre de 14, un Anglais excentrique épris de solitude y amena l'eau depuis la montagne et fit construire un château. Il y vécut en
ermite. On ne s'aperçut de sa mort que quand il était déjà squelette. On l'enterra sous sa maison qui demeura vide. Les paysans, craintifs,
passaient au large en se signant. Le manoir tomba peu à peu en ruines. De nos jours, les touristes montant aux stations de ski regardent intrigués
ces pans de murs sur ce plateau désert en pensant « quel bon endroit ce serait pour construire un village ! »"

INVENTER VOTRE HISTOIRE ET POSTER LA EN COMMENTAIRE

Commentaires

Maintenant, si on s'amuse à réécrire l'histoire, voici ce qu'on peut en dire :

Après une sérieuse escarmouche soutenue par les compagnies du régiment de la Fare et celles des vieilles milices du Dauphiné, au col de Vars, les troupes alliées sont retardées dans leur volonté de prendre de vive force Guillestre puis Embrun. Les maréchaux de camp Larray et Bachivilliers ont tout loisir d'organiser leurs forces d'infanterie et de cavalerie dans la plaine de Phazy et de récupérer le convoi de poudre, de balles et de mèches qui n'est pas obligé de se jeter dans la Vallouise.

Devant l'obstacle, et devant les opérations de harcèlement menées par les compagnies irlandaises de Clan Carthy et de Burkeley, les généraux des troupes espagnoles, impériales, protestantes et savoyardes se divisent encore plus sur les buts de cette expédition : la volonté anglaise de pénétrer le royaume de France pour ouvrir un front interne en se basant sur le ressentiment des nouveaux convertis est abandonnée.

Les alliées repassent les cols presque aussitôt ; et mettent enfin le siège sérieusement devant Pignerol, alors même que les diplomates anglais s'étaient engagés auprès des émissaires frança!s à ne pas le faire tant que dureraient les pourparlers de paix séparée entre la France et la Savoie, entre Chamlay et Saint-Thomas.

Dans Pignerol, pour des raisons que les historiens ne comprennent toujours pas, le lieutenant-général d'Usson bat la chamade au bout de trois jours de tranchée ouverte et se rend prisonnier de guerre.

Ulcéré par cette reddition sans équivalent dans l'histoire de France, et par la duplicité des Alliés, Louis XIV et Catinat mettent leurs menaces à exécution ; toutes les places fortes prises par leurs troupes françaises dans la plaine du Pô sont rasées ; les villages sont mises à sac, les récoltes brûlées; les champs rendus incultivables. Turin est investie par ruse par deux escadrons de dragons commandés par Tessé, et détruite de fond en comble. La vallées de Saint-Martin est investie par les régiments de la Marine, de Surbeck et les milices de Bretagne commandées par Larray : la population est passée au fil de l'épée. En représailles, Schomberg et Parelle prennent le commandement d'une colonne de barbets et de nouveaux convertis et investissent une nouvelle fois la vallée de Queyras. Hommes, femmes et enfants sont égorgés et brûlés sans autre forme de procès.

Quatre jours plus tard, un courrier express informe la Cour de ce massacre alors que Louis XIV reçoit Vauban en audience privée. L'ingénieur soumet au Roy son projet pour mettre un terme définitif à cette infernale spirale : réduire à néant la Savoie.

Louis XIV promulgue, le 27 août l'édit de « razement de la Savoie » aussitôt exécuté par les régiments d'Alsace, du Nivernais, de Picardie, de Languedoc et les petites milices du Dauphiné ; 5 ans durant, des milliers de soldats retirent toutes les pierres des montagnes savoyardes pour aller les jeter dans l'Océan.

En 1697, les plénipotentiaires réunis à Ryswick ne peuvent que constater la parfaite platitude de la Savoie.